Vendredi 29 septembre 2017, vers 17h, le verdict tombe : ma fille est diabétique insulino-dépendant. A ce moment-là, c’est un gouffre qui s’ouvre sous mes pieds, la vie qui reste en suspend et pourtant il faut réagir vite. A 18h, nous étions aux urgences pédiatriques pour une prise en charge immédiate.

Mais comment sommes-nous en arrivés là, pourquoi n’a-t-on pas réagit plus tôt, alors qu’on commençait à repérer des signes caractéristiques annonciateurs de la pathologie depuis quelques semaines? De toute façon, pas le temps de culpabiliser, la maladie est là maintenant, le diagnostic est posé.

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Juliette a commencé à boire, un peu, beaucoup. Vraiment beaucoup. J’ai cru à une obsession, le « truc du moment ». Évidemment, elle avait aussi besoin d’uriner plus souvent. Un matin, elle avait si soif et si faim qu’après 2 bols de lait et 3 verres d’eau, elle mangeait 3 kiwis. Je l’ai disputée, car elle prenait le dernier kiwi, alors que son frère en voulait. Je lui ai dit d’arrêter de boire sans arrêt et elle répondait  » mais j’ai soif, j’ai envie de boire ». Les signes étaient là.

Elle demandait sans arrêt de sortir de classe pour aller faire pipi et en profiter pour boire au robinet. Le jeudi matin, elle a eu quelques douleurs au ventre. Avec tout ce qu’elle boit, ça ne m’étonne pas. Mais cela commence à m’intriguer fortement, à m’inquiéter. On en discute avec mon mari. Et là, on regroupe nos impressions et nos informations. On ne veut pas y croire, c’est sûrement la croissance, une sécheresse buccale ou que sais-je encore… Mais les signes sont là. J’appelle le médecin vendredi matin. Nous avons rdv à 17h. J’organise la sortie anticipée de l’école, je parle rapidement à la directrice et au maître de ma fille en leur disant qu’elle a un rdv médical, qu’on veut écarter le risque du diabète.

On ne la sentait pas cette journée. On a pris conscience depuis quand les symptômes apparaissaient, on s’est rendu compte que Juliette était plus fatiguée, amaigri. Et cela nous sautait aux yeux.

A 17h, notre généraliste la voit, je décris les symptômes en croisant les doigts pour qu’un autre diagnostic sorte. Mais non. DIABETE. On passe voir le kiné qui est juste à côté car lui-même est diabétique et donc équipé pour connaître la glycémie de ma fille. Plus de 4g. C’est sûr. C’est cela. Dans mon cerveau, cela va dans tous les sens. Il y a urgence. Ma fille s’effondre en pleurs, je tiens bon. On nous oriente immédiatement à l’hôpital.

J’appelle mon mari en pleurs. Il pleure. Tout le monde pleure. Notre vie de famille prend un virage à 180°. Je passe à la maison prendre quelques affaires car je sais qu’on va rester plusieurs jours à l’hôpital. On espère toujours se réveiller d’un mauvais rêve, qu’on nous annonce que non, c’est autre chose.

Aux urgences, tout s’accélère, on passe devant tout le monde. Perfusion, prises de sang, ionogramme, électrocardiogramme et j’en passe. Ma fille se détend avec le gaz hilarant. Les examens se passent sans douleurs. On la réhydrate puis elle est sous insuline. Elle passe dans la nuit en service de pédiatrie. On dort peu, très peu. On s’organise pour être auprès d’elle. Et maintenant tout va se mettre en place. L’éducation thérapeutique, le traitement à vie, le régime alimentaire, les soins…

Tout est bousculé. Ma fille est diabétique. Mais tout ira bien.

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69 commentaires

  1. Bon courage Isabelle, on a l’impression que tout s’écroule mais la vie continue…Le quotidien prendra le dessus et tout le monde se fera à sa maladie…mais quel coup dur !!Je vous envoie plein d’ondes positives

  2. Bon courage à vous. Ce n’est pas une fin mais le début d’autre chose, heureusement, actuellement on gère bien le diabète, mais c’est contraignant au quotidien. Plein de bonnes ondes!

  3. Bon courage! Juliette à la chance d’avoir du monde bienveillant autour d’elle et plein plein d’amour! Je connais quelqu’un qui cuisine des pâtisseries uniquement pour les diabétiques si Ca t’interesse!! Courage

  4. C’est une annonce difficile mais bcp de choses sont en place aujourd’hui. Prenez le temps en famille de digérer la nouvelle puis ça deviendra incognito dans votre quotidien. Allez courage

  5. J’ai envie de te dire que culpabiliser ne sert à rien dans le sens où meme moi (ou qlqun d’autre) n’aurait pas tilté au diabète rien que sur le fait de boire tout le temps…nous sommes de grand buveur d’eau, meme la nuit, j’aurai mis des lustres à comprendre je pense.
    L’important c’est que vous aillez tilté et reagi vite. Du coup la prise en charge est la.
    Les débuts seront durs mais Juliette s’y fera vite et vous aussi 😉
    Bon courage à vous et A ta princesse. Je pense fort à vous dans ces moments pas top A l’hôpital.
    Des Bizoux de réconfort et ses câlins réparateurs à vous partager ma belle ?

  6. Pas de culpabilité! Votre fille est bien entourée.. oui virage à 180° mais vous y arriverez vous êtes une FAMILLE et c’est le plus important!!! Courage à vous et à votre fille!!!

  7. JE vous souhaite plein de courage! Nous avons appris il y a moins de deux ans une maladie de notre fille. Pleurs. Gouffre. Traitement. Vie adaptée. Angoisse de la perdre. tout. Contre toute attente, malgré nos angoisses, nous apprenons à vivre avec. Elle aussi. L’éducation thérapeutique de l’hôpital aide. Le suivi. la prise en charge quand on débarque aux urgences. On apprend. Il faut du temps. Mais on apprend. Encore une fois plein de courage!!

  8. Courage. Les diabétiques autour de moi il y en a plein. Détectés à 40 ans 30 et même un petit cousin à 1 ans. Tous ont appris à vivre avec. Et tout se passe bien. C’est sur c’est un apprentissage mais avec la Famille…. Ça aide.

  9. Courage à Juliette je suis diabétique depuis que j’ai 11 ans donc je peu imaginé ce qu’elle va vivre, pas facile ni pour elle et ni pour vous … mais avec votre aide et votre soutien ca va bien se passer

  10. Courage , nous sommes passés par la il y a 9 mois.
    C’est dur mais la vie reprendra vite Le dessus.
    Nos enfants sont plus courageux qu’on ne le pense.

  11. Je te souhaite beaucoup de courage je suis passée par des moments difficiles avec mon fils, pas pour les mêmes problèmes de santé mais très très dur également, l’important c’est d’être optimiste, tu es là pour ta fille c est le principal et je suis d’accord avec toi ça va aller !! Plein de bisous et de courage

  12. Pfiou, je ne peux que imaginer, ce genre de nouvelles c’est forcément le ciel qui tombe sur la tête. Evidemment ce n’est pas une bonne nouvelle mais maintenant le diagnostic est là, elle va être bien encadrée et suivie et tout va bien aller comme tu dis. Bon courage à vous tous !

  13. Je ne peux que vous envoyez tout mon courage… Mais aussi de belles choses. Je vis avec un diabétique de type 1, et on vit avec le diabète le plus normalement que celui ci nous le permet. Mon chéri fait du sport plusieurs fois par semaine, du foot, mais aussi des randos vtt de plus de 50 km. Il a réussi un grand concours de la fonction publique en finissant 23 ème sur plus de 2000 candidats, malgré les hypos, les hypers, le stress. On a une vie de couple tout à fait normal, le diabète fait partie de notre quotidien mais il ne nous empêche pas de vivre parfaitement normalement… c’est ce message positif que je souhaite t’envoyer, à toi et ta puce ♥ ♥ ♥

    • Je pense qu’on va prendre nos marques cette semaine. On pourra poser toutes nos questions, parler de nos doutes et nos craintes et petit à petit mettre en place notre nouveau quotidien. Y’aura des hauts et des bas, mais on sera toujours là pour elle, unis. Et c’est le plus important.
      Merci pour ton doux message ?

  14. bonsoir
    je suis infirmière en pediatrie, referente diabète…je ne suis pas medecin ni rien,mais si je peux vous aider,repondre à quelques questions,je suis à votre ecoute!
    en tout cas maintenant on vit le plus « normalement » possible avec un diabète
    bonne soirée!

  15. Bonsoir terrible nouvelle pour Juliette mon amie à ses 2 enfants idem aujourd’hui ils sont adultes heureux parents et vivent bien alors courage une fois les habitudes prises on vit normalement bises à Romain

  16. bon courage à toute la famille après ce diagnostic..A l’école de ma fille une petite a eu pareil , c’est bien contrôlé , elle a un petit appareil sous la peau qui évite de se faire piquer les doigts tout le temps et permet des contrôles renforcés et multiples si besoin

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